Baby-losers : Generation CV de Jonathan Curiel



Premier roman sur la génération sacrifiée des jeunes diplômés en temps de crise.

Il y avait les baby-boomers qui ont profité du plein-emploi et de la révolution sexuelle, il y a aujourd’hui les baby-losers qui connaissent la crise et le chômage.
Fini la contestation de l’ordre établi !

L’establishment, ils aimeraient bien en faire partie mais on ne les y autorise pas, alignant diplômes d’école de commerce et MBA, ils se bousculent au portillon d’un marché du travail exsangue.

Clément a emprunté la voie classique : classe prépa, école, stage, expérience à l’étranger – l’Onu à New York.

Mais depuis son retour, deux mois ont passé et toujours rien.

Plus coq en pâte que squale aux dents acérées, Clément inquiète ses parents par sa mollesse : il compte parmi ces jeunes « glandignés », version pantouflarde des indignés.

Au café, devant sa Leffe, il préfère éplucher dans l’Équipe le score de ses équipes favorites plutôt que prendre le pouls des marchés boursiers dans la presse économique.
Il faut pourtant se bouger, décrocher un CDI.

Convenu, factice, voire fallacieux, il faut rédiger l’incontournable CV.
Le héros passe des entretiens, mais au vu de sa chétive expérience – un profil plus « parapublic » que « stratégie marketing », c’est toujours non.

Extension du domaine de la lutte de Michel Houellebecq racontait l’enfer de la vie de bureau.
Y était exposé un libéralisme qui avait également étendu son emprise sur le sexe.

Génération CV de Jonathan Curiel, c’est la lutte qui précède la lutte : le parcours du combattant de celui qui essaye d’accéder à n’importe quel bureau.

L’auteur âgé de 30 ans, diplômé de l’Essec et titulaire du mastère en économie de Sciences-po, n’a peut-être pas connu la galère mais sait décrire le désarroi de cette classe d’âge perdue pour l’emploi et le milieu formaté des business schools et de l’entreprise…

Cloisonnement des corps de métier, fausse sympathie des réseaux sociaux, décontraction bouffonne entre collègues, Jonathan Curiel à réalisé son tableau en trempant son pinceau dans le vitriol.

Chef de cabinet pressé, consultant endoctriné, DRH virtuose, financier triomphant…les tribulations du jeune chômeur donnent lieu à une galerie de portraits à pleurer de rire, ou pleurer tout court.

L’exactitude peut être cruelle.

Source : Article de SEAN J.ROSE paru dans Livres Hebdo

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